Les artistes

Bernard BUFFET

Qui était Bernard Buffet ?

Né le 10 juillet 1928 à Paris, mort le 4 octobre 1999 à Tourtour. XXe siècle. Français. Peintre expressionniste, de compositions à personnages, figures, animaux, nus, paysages, intérieurs, natures mortes, fleurs, aquarelliste, peintre de décors de théâtre, illustrateur. 

En 1943, il fréquenta un cours du soir de dessin de la Ville de Paris. En janvier 1944, il entra à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris, où il reta deux années, dans l’Atelier Narbonne. Il a reçu les conseils d’Othon Friesz et connu Jean Aujame et Claude Venard. En 1946, il exposa pour la première!re fois au Salon des Moins de Trente Ans avec un Autoportrait, puis il exposa aux Salon d’Automne, dont il devint membre en 1947, des Artistes Indépendants, des Tuileries, des Peintres Témoins de leur Temps, dont il fut invité deux fois au Salon de Mai. 

Expositions de Bernard Buffet

Sa première exposition personnelle eut lieu en 1947 dans une modeste galerie de la rue des Ecoles. Elle était organisée par Guy Weelen et présentée par Pierre Descargues. Bien peu de visiteurs la virent, les critiques Raymond Cogniat et Jean Bouret furent du petit nombre. Le peintre Lorjou s’intéressa à son travail, et en 1948, le Prix de la Critique était partagé entre eux-deux, Lorjou étant de vingt ans son aîné. Lorjou, avec Buffet, Rebeyrolle, Yvonne Mottet, Simone Dat, Minaux, de Gallard et Thompson, créa le groupe éphémère de L’Homme témoin.

En 1955, un référendum organisé par la revue Connaissance des Arts désigna Bernard Buffet meilleur peintre de l’après-guerre. Il fut fait chevalier de la Légion d’Honneur en 1971, puis élu à l’Académie des Beaux-Arts en 1974. Outre ses participants à des expositions collectives internationales, il fait de très nombreuses expositions personnelles à travers le monde : Londres, New York, Chicago, Palm-Beach, Montréal, Rome, Venise, Milan, Amsterdam, Bruxelles, Bâle, Zurich, Genève, Berlin, Tokyo, Madrid, Varsovie, Johannesburg, Musée Pouchkine de Moscou, Musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, etc. 

Styles et techniques de Bernard Buffet

Subordonnant les sujets traités à sa facture, primordiale dans ses rapports avec le grand public et la critique de grande presse qui le médiatise, Bernard Buffet applique sa manière à un peu tous les sujets et surtout, en tout cas dans les premières années, à la production de natures mortes de formats discrets, extrêmement stylistiques : un coin de table, très peu d’objets, une assiette et ses couverts, peut-être deux pauvres fleurs fanées dans un verre quelconque, des gris sales griffés de traits noirs et agressifs, une « écriture », une manière très reconnaissable qui assura, indépendamment de la signature également typée, son succès auprès d’un public de plus en plus élargi, n’axant pas l’accès aux grands formats de ses expositions annuelles à thème. En effet, depuis 1947, il fait une exposition personnelle chaque année à Paris, et depuis 1952, chaque année il peint une série de très grandes toiles sur un thème différent, qui font l’objet de l’exposition désormais traditionnelle dans la saison parisienne. 

Oeuvres de Bernard Buffet

Il a illustré plusieurs ouvrages de Lautréamont avec des gravures à la pointe sèche, de Cocteau, de Cyrano de Bergerac, de Françoise Sagan, de Dante, etc. Il a encore amplifié son audience publique par une importante production de lithographies reprenant ses thèmes les plus populaires, entre bien d’autres les « Paysages de Paris ». Il a aussi réalisé des décors : Ballets de Roland Petit, « Carmen » de Bizet. En 1978,  il a dessiné un timbre de trois francs « L’Institut et le Pont-des-Arts pour l’Administration des Postes. 

Dès 1946, il avait peint une « Crucifixion », où l’essentiel de ce qui fera son style était déjà en puissance. A sa première exposition de 1947, il montrait, entre autres sujets, des natures mortes, dans lesquelles figurait parfois une raie sanguinolente, d’un graphisme déjà affirmé, mais non systématique, et d’une technique picturale de gris colorés, sobres certes, mais raffinée, avec des éclats moirés. La critique française de la grande presse, très hostile à toute peinture de recherche et particulièrement à l’abstraction, dont elle ignorait d’ailleurs encore à peu près tout, fit le succès de cette peinture, dont le réalisme la rassurait, et dont ce qu’elle conceptualise sous le vocable de « misérabilisme » et plaçait sous le patronage irréfutable de Françis Grüber, en raison d’une parenté dans le graphisme déchiqueté et dans le pessimisme de la vision du monde, permettait ces longs développement psychologiques qui tiennent lieu d’analyse esthétique. 

On a longtemps voulu relier cette vision « misérabiliste » des êtres et des choses au succès contemporain de la philosophie existentialiste. Il est peut-être plus juste de prendre en considération les privations, les angoisses et les horreurs traversées au long d’une guerre à peine close. Une fécondité exceptionnelle alimentait un marché demandeur d’une telle peinture, de compromis respectables entre la production académique du Salon des Artistes Français, naguère encore religieusement visité et commenté dans un numéro spécial de « l’Illustration », mais désormais délaissée, et les tendances prospectives de l’art auxquelles le système des valeurs culturelles bourgeoises n’était pas encore préparé. 

Les critiques, même les plus inconditionnelles de Bernard Buffet, s’accordent à privilégier sa période « misérabiliste » qu’ils situent entre 1947 et 1955, ses moyens plastiques, malgré les changements de thèmes, ne s’étant ensuite pas renouvelés. A l’inverse, les critiques les moins favorables à ce type de peinture ne seraient pas justifiées de nier la force de certains de ces thèmes, chaque fois qu’il y a accord entre les préoccupations profondes du peintre et le propos traité. 

La série des « Nus d’hommes » exprimait avec une sordide horreur la solitude et l’angoisse, la série des « Nus de femmes » était plus désespérante encore : dans les bornes d’un confort de chambre d’hôtel à tapisserie rayée s’offraient sur des lits de fer grinçants des odalisques au rabais, dont le regard demeurait aveuglé à leur propre bestialité parée. 

Ses « Horreurs de la guerre » ne dénonçaient pas les tortures et massacres de tous genres avec moins de force que son Enfer de Dante où l’on étrangle, étripe, lapide, décapite. Certaines séries ont semblé proposer un renouvellement stylistique par l’introduction de la couleur : « Le Cirque », « Les oiseaux », « La Corrida », « Sumo et Kabuki », sans qu’il soit certain que cet apport nouveau ait compensé l’usure de l’indéniable style des accords de gris de ses premières séries.

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