Les artistes

Antoine Louis BARYE

Qui était Antoine Louis BARYE ?

Né le 24 septembre 1796 à Paris. Mort le 29 juin 1875 à Paris. XIX° siècle. Français. Sculpteur de sujets allégoriques, figures, nus, portraits, animaux, peintre, aquarelliste, dessinateur. Romantique.

Fils d’orfèvre, il débute, dès l’âge de treize ans, comme apprenti chez un graveur pour équipements militaires, Fourier, puis chez l’orfèvre Bicunais. Cet apprentissage lui a permis de connaître tous les travaux du métal, depuis la fonte jusqu’à la ciselure. Il entre dans l’atelier du sculpteur Bosio en 1816 et reçoit aussi les conseils de Gros en 1817. 

Il poursuit ses études à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris entre 1818 et 1824. En 1819, il obtient une mention honorable au concours du grand prix de gravure en médailles avec : Milon de Crotone dévoré par un lion ; en 1820, un deuxième grand prix de sculpture, avec : Cain maudit de Dieu ; en 1823, le premier prix du concours d’esquisse. En 1823, il travaille, pour vivre, chez l’orfèvre Fauconnier, ou il exécute, de manière industrielle, des petites figurines d’animaux. 

Cependant, dans son atelier, sa véritable école est le Jardin des Plantes, ou il étudie et observe la nature en mouvements, mais aussi prend connaissance des écrits de Lacépède et de Cuvier, suit les cours de Geoffroy Saint-Hilaire, se rend à l’amphithéâtre d’anatomie. 

Antoine Louis BARYE dans le monde artistique et oeuvres

Barye rencontre, au cours de sa vie, bien des difficultés ; ainsi, vers 1848, les commanditaires qui lui avaient permis de fondre lui-même et de vendre ses oeuvres déjà nombreuses exigent le paiement d’une somme de 36.000 francs, et mettent la main sur tous ses modèles, en possession desquels il ne peut rentrer qu’en 1857. Nommé chef de l’atelier des moulages et conservateur de la Galerie des plâtres au Musée du Louvre en 1848, il doit laisser cette place, en 1850, à Niewerkerque. Cependant, en 1854, il est professeur de dessin au Muséum d’Histoire naturelle et devient officier de la Légion d’honneur en 1855. Devenu président de l’Union Centrale des Arts appliqués à l’Industrie en 1863, il se présente, en 1866, à l’Académie, ou il n’est élu qu’en 1868. Il se réfugie à Cherbourg en 1870-1871, puis revient à Paris, dont il ne s’était presque jamais éloigné, sauf pour aller peindre dans la forêt de Fontainebleau. Il débute au Salon de Paris en 1827 avec des bustes. Au Salon de 1831, il obtient une seconde médaille avec son Tigre dévorant un gavial.

Même si, entre 1831 et 1835, ses oeuvres exposées attirent l’attention et l’admiration de certains artistes et d’intellectuels, les officiels, rejetant toute représentation d’animaux comme étant indigne de figurer au Salon, raillent sa « ménagerie » et traitent de « presse-papier » ses plus dramatiques figures de fauves. Il en résulte que son Lion au repos est refusé au Salon de 1836 et ses figurines de chasse en 1837 ; en conséquence, Barye ne paraîtra plus aux Salons jusqu’en 1850. A cette date, il triomphe avec sa Lutte de Thésée contre le Centaure Biénor, sujet plus classique. 

Il participe à l’Exposition universelle de 1855, dont il est membre du jury, et ou il obtient, avec son Jaguar dévorant un lièvre, la grande médaille à la section des bronzes d’art. En 1996, le musée du Louvre, dont la collection des oeuvres de Barye est la plus importante au monde, met à l’honneur ses sculptures animalières à travers l’exposition La griffe et la dent. 

Tout au long de sa carrière, il est peu sollicité, comparativement à d’autres sculpteurs de son temps. Il reçoit pourtant l’appui du duc d’Orléans qui lui commande, en 1834, un important surtout de table composé de sujets de chasse, dont les premières pièces sont refusées au Salon de 1837, et dont la mort du duc en interrompt la réalisation. Parmi toutes les promesses du ministère Thiers, il n’obtient que la commande du Lion qui marche et les quatre coqs gaulois aux angles de la colonne de juillet, inaugurée en 1840 ; le Lion assis, mis en place à la porte des lionnes du Louvre en 1847 ; le Lion au serpent, dont la fonte est commandée pour les Tuileries. 

Citons encore les aigles posés sur le pont d’Iéna et les 97 têtes qui scandent la corniche du Pont-Neuf. Il exécute, entre 1854 et 1860, quatre figures allegoriques : La Guerre – L’Ordre – La Force – La Paix, pour les pavillons Denon et Richelieu du Louvre ; en 1855-1857, un Napoléon dominant l’Histoire et les Arts, au fronton du Pavillon de L’Horloge, côté Tuileries, au Louvre. 

Toujours dans un registre non animalier, il reçoit, en 1860, les commandes d’un Napoléon en empereur romain, sculpté entre 1860 et 1865, pour Ajaccio ; d’un bas-relief représentant Napoléon III à cheval et de deux statues de Fleuves, exécutés entre 1868 et 1875, pour le tympan placé au dessus du guichet des Saint-Pères, côté Seine, au Louvre. 

Style(s) et technique(s) d’Antoine Louis BARYE

Sa création animalière abondante, qui a été méprisée par la doctrine académique, est celle que la postérité retient, ayant tendance, au contraire, à oublier ses figures allégoriques dont la force d’exécution le met au rang des grands sculpteurs classiques. Ses animaux, qu’ils soient de taille monumentale ou minuscule, même à l’arrêt, ne sont jamais figés, ils esquissent toujours un mouvement ou sont vibrants, attentifs, aux aguets. Barye sait mettre en valeur le jeu de leurs tendons, de leurs muscles, le chatoiement de leur robe ou le velouté de leur plumage, ce que semble envier Delacroix lorsqu’il affirme, en toute modestie : « Je ne pourrai jamais arriver à tordre la queue d’un tigre comme cet homme-la ». La plupart du temps, ils sont présentés en lutte, en position de combat, c’est L’Elan assailli par une panthère ou le Tigre dévorant un jeune cerf, un Ours attaquant un taureau, etc. Dans des groupes, souvent allégoriques, ou sont mêlés personnages et animaux, ce sont bien souvent les animaux qui soulignent le mieux le caractère de l’allégorie, tandis que les figures restent plus classiques. Cependant, Barye atteint une véritable plénitude lorsqu’il  sculpte ses statuettes de femmes nues, dont l’épanouissement charnel est saisissant. Ses aquarelles figurant des animaux s’entre-dévorant, prennent un caractère romantique, dans la lignée stylistique de Delacroix. Cependant, Barye ne cède pas au goût orientaliste de son temps, ne présentant jamais les lions, jaguars, tigres ou autres animaux, vus le plus souvent au Jardin des Plantes, devant des paysages reconstitués d’Afrique ou d’Asie, mais plutôt devant des évocations de vastes horizons lointains, pratiquement abstraits. S’il utilise volontiers, dans ses premières aquarelles, des rehauts de gouache, d’encre de Chine et même parfois d’huile, il a ensuite tendance à alléger et éclaicir ses tonalités, donnant un lavis plus sobre et plus solide. Ses sujets se simplifient également, les félins ne sont plus présentés en lutte, mais prêts à bondir, ils avancent, déployant leur musculature puissante avec noblesse, élégance, tel le Tigre cherchant sa proie. Il présente, avec autant de naturel, les cerfs, chevreuils, daims, observés en forêt de Fontainebleau, ou il allait souvent.

Barbizon a également inspiré ses oeuvres peintes qui montrent davantage l’influence de Rousseau, Diaz ou Millet, que celle de Gros qui, par ailleurs, l’avait initié à l’art animalier. Barye a dérangé l’art statuaire traditionnel en donnant une place primordiale à l’animal, non pas traité comme une figure antique et noble, mais comme un être vivant, parfois féroce, ce qui a fait dire à l’un des critiques enthousiastes, au sujet du Lion écrasant un serpent de 1831 : « Il m’a semblé d’abord que le lion remuait ; hier, je l’entendais rugir. ».

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